Sanitaire

FCO : restons vigilants

Pour rappel, la fièvre catarrhale ovine (FCO) est une maladie virale qui touche les ruminants. Elle n’est pas transmissible à l’homme et est sans risque pour les denrées alimentaires. La transmission se fait par des insectes piqueurs, les culicoïdes. Les animaux atteints peuvent présenter de l’hyperthermie, des difficultés de locomotion, des croûtes sur le mufle, des ulcérations dans la bouche, du jetage, voire la langue bleue pour les ovins. Dans un élevage, de nombreux animaux peuvent être malades pouvant entraîner de la mortalité y compris chez des adultes. A moyen et long terme, la maladie peut également être responsable de problèmes de reproduction, de malformations des veaux ainsi que de stérilité sur les mâles. L’Anses a travaillé sur la souche du virus et les résultats ont montré qu’il s’agit d’une nouvelle souche de sérotype 8, différente de celle qui a circulé en Europe en 2006, 2009 et 2015. L’origine de cette nouvelle souche de FCO-8 est à ce jour inconnue. Le fort impact clinique observé dans les élevages serait lié à cette nouvelle souche. 

En ce printemps et ce début d’été, quelques foyers sont encore détectés dans le Tarn et depuis quelques semaines, une recrudescence de cas est constatée dans les Pyrénées Orientales, l’Aude et l’Ariège. Il est donc nécessaire de rester vigilants et de maintenir des mesures de protection dans nos troupeaux.

La vaccination contre le sérotype 8

La vaccination permet de protéger son cheptel en limitant l’apparition des symptômes et en réduisant fortement, voire en empêchant, pour certains la virémie. Ceci peut réduire fortement le risque d’infection des moucherons qui piquent un animal malade. La transmission du virus à une autre bête s’en trouve ainsi diminuée. Par conséquent, la vaccination renforce la protection aussi bien individuelle que collective du troupeau. La vaccination des mâles reproducteurs est très fortement recommandée afin de sécuriser la reproduction. Elle n'entraîne que très rarement des effets secondaires. La vaccination du troupeau n’étant pas obligatoire, l’éleveur peut vacciner lui-même ses animaux. Cependant, si la vaccination doit être justifiée et certifiée (exportations, échanges), elle doit être réalisée par un vétérinaire. Dans tous les cas, la mise en place d’une vaccination doit faire l’objet d’une discussion entre l’éleveur et son vétérinaire. Elle est particulièrement indiquée sur les animaux n’ayant jamais été en contact avec la maladie. Les rappels de vaccination sont annuels. Les élevages ayant été vaccinés à l’automne dernier doivent penser à renouveler la vaccination pour maintenir la protection de leur troupeau.

La désinsectisation, un outil à utiliser de façon raisonnée

La désinsectisation permet de réduire les risques de piqûres par les moucherons. Elle ne permet cependant pas d’obtenir une protection individuelle totale. La désinsectisation reste un outil complémentaire, en particulier avant mouvement suivi d’une PCR ou avant concours, mais ne permet pas une protection collective et ne remplace pas la vaccination. Elle n’est pas un instrument de lutte contre la maladie et doit être pratiquée de façon modérée et raisonnée car son utilisation répétée peut entraîner l’apparition de résistances aux antiparasitaires, et des conséquences environnementales. En particulier sur des espèces non cibles.