Energie
Carburant, électricité, intrants... L'agriculture doit réduire sa dépendance au fossile
Le 20 novembre, la chambre d'agriculture organisait à Técou une journée intitulée «Rendez-vous pro énergie». L'occasion d'explorer différentes pistes d'économies d'énergie sur les fermes.
Mardi 20 novembre, la chambre d'agriculture du Tarn organisait à Técou une journée intitulée «Rendez-vous pro énergie». En début de matinée, Charlotte Bordet de l'association Solagro et Julien Nedellec, de la chambre d'agriculture, ont présenté les grandes lignes de la question de l'énergie en agriculture. Premier point important à retenir : les consommations d'énergie directe en agriculture représentent à peine 3% de la consommation d'énergie finale en France. Autant dire que ce secteur d'activité ne pèse pas lourd.
En revanche, l'énergie pèse lourd dans les dépenses des exploitations agricoles. Elle peut représenter entre 20 et 40% des charges. On distingue deux types de consommation énergétique sur les exploitations :
- la directe : fioul, électricité, gaz...
- l'indirecte : intrants, aliments, matériel, bâtiments....
Et Charlotte Bordet d'insister : «le poids de ces consommations d'énergie indirecte est loin d'être négligeable». Selon les sources, elles représentent entre 50 et 60%. «On comptabilise ainsi l'énergie fossile utilisée pour produire les matières premières des aliments, la fabrication des aliments composés, le transport, la production et le conditionnement des engrais minéraux, la manutention des engrais organiques, etc. Si on les rajoute aux consommations du secteur «agriculture», on arrive à 6% de la consommation énergétique française.»
1ères données sur la performance énergétique des fermes tarnaises
Julien Nedellec, conseiller spécialisé «énergie» à la chambre d'agriculture, a présenté les résultats de la trentaine de diagnostics réalisés sur le département du Tarn (bovins viande et lait) et des références disponibles sur Midi-Pyrénées (grandes cultures) (cf. ci-dessous). Il ressort que le fioul et l'électricité sont les postes énergétiques les plus consommateurs. S'ajoutent à ces deux points : l'aliment pour les éleveurs et les engrais pour les producteurs de grandes cultures. «Ces postes sont souvent les plus coûteux» souligne Julien Nedellec. Et quelque part, c'est une chance pour les agriculteurs : tout effort pour consommer moins d'énergie débouche sur un gain économique !
Mais le contexte étant ce qu'il est, pas toujours évident de réaliser des investissements économes en énergie, souvent encore plus chers que les autres équipements. Julien Nedellec s'est voulu rassurant. «Des choses toutes simples peuvent être mises en place. Des modifications plus profondes peuvent aussi être envisagées. Les investissements sont plus conséquents, mais les économies réalisées aussi !» En tout cas, pour beaucoup d'exploitants, la réflexion est lancée. Que les motivations soient économiques ou environnementales, l'agriculteur n'a finalement plus vraiment le choix. Comme l'a conclu Charlotte Bordet de Solagro, «quelques soient les constats et les scénarios envisagés, l'efficacité et la sobriété énergétiques sont dès aujourd'hui nécessaires.».
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